Urgences
Le mois dernier, j’ai dû accompagner deux personnes aux urgences. Il vaut mieux en connaître le chemin. Quel hôpital ? Où est l’entrée ? Ensuite, comme dans certains magasins, il faut prendre un ticket et attendre son tour. La notion de temps prend une intensité particulière. C'est à ce moment-là que vous vient la pensée : « Il ne faut pas être trop malade pour supporter cette situation ».
Les expériences vécues à l’hôpital restent gravées dans nos mémoires. Les personnes que nous y rencontrons deviennent très importantes. C’est dans ce cadre que s’inscrit la présence des aumôniers.
Comme dans tous les domaines de notre société, l’accompagnement des malades évolue. Le service des aumôneries est parti de l’engagement des Églises auprès des malades. Il y a encore peu de temps, il y avait en France des aumôneries catholique, protestante, juive. L’organisation était locale, voir régionale. Avec le développement de l’Islam, des aumôneries musulmanes se sont aussi développées. Dans un État laïc, ces différentes aumôneries ont leur place, défendue par la loi.
Les problèmes de radicalisation religieuse ont conduit l’État français à veiller à la formation des aumôniers et à l’organisation des différentes aumôneries. La Fédération protestante de France a reçu la responsabilité de valider ces nouvelles formations, devenues obligatoires, pour toutes les Églises protestantes. À la formation théologique et pratique s’est ajoutée une formation civile et civique pour les aumôniers. Pour mettre en place ces nouvelles dispositions, la FPF a nommé des référents régionaux. Cette nouvelle responsabilité m’a été confiée pour la région PACCA. Nous sommes dans une étape de construction, de mise en place.
Au Canada et en Suisse, il y a la prise en compte de soins visant les besoins spirituels de tout patient. Dans cette perspective, les aumôniers sont appelés à intervenir sans mettre en avant leur propre spiritualité, et donc auprès de tout patient qui fait appel à eux. Nous n’en sommes pas encore là en France.
Max BOURGEOIS