InterKt à Sanary

Un lieu pour parler sans hésiter

01 mars 2017

Depuis janvier, les jeunes du consistoire Côte varoise sont invités, un soir par mois, au temple de Sanary. L’interKt est trait d’union entre eux, entre leur vie et celle de l’Église. Pour y participer, c'est simple : avoir entre 12 et 15 ans, une Bible, une pizza et du schweppes agrumes !

Il est amusant de constater comment il suffit parfois de changer le titre d’une activité pour qu’elle devienne nouvelle et potentiellement intéressante. Interkt, KTrait d’union, Kt, catéchisme, catéchèse, tout cela n’est que multiples façons de dire une seule réalité : les mots et histoires de la Bible ont encore bien des choses à raconter, quelle que soit la forme, quel que soit le temps, quel que soit l’âge. 

Un Kt interconfessionnel
Novatrice donc, sans doute pas. Toutefois, l’idée d’un interkt ou ktrait d’union est venue en réponse à une demande d’une famille catholique de Sanary-sur-Mer dont les enfants sont en école privée. Comment donc les aumôniers ont réussi leur affaire, cela reste un mystère, mais en en disant suffisamment peu ou suffisamment trop à ces collégiens, ces derniers se sont posé des questions et les parents ont saisi la rencontre inopinée avec le pasteur que je suis pour les relayer. Répondre entre deux portes n’est pas répondre. Inviter au Kt était inapproprié. Restait à proposer des rencontres interconfessionnelles où il était possible de venir entre amis. Comme les rencontres de catéchèse dans le consistoire ont lieu un dimanche par mois, ajouter une rencontre intermédiaire ne semblait pas insurmontable aux jeunes... Oui, parce que dans ces cas-là, il convient de demander d’abord au jeunes. Et quand les jeunes veulent... Ah ! Parents d’aujourd’hui ! Que ne faisons-nous pas pour décrocher nos enfants de leurs écrans ! 

Il est possible de décrocher nos enfants de leurs écrans
©pixabay

Penser avec eux
Un interkt ou KTrait d’union, est donc un lieu, un temps, où des jeunes (12-15 ans), de culture religieuse différente ou absente, peuvent se laisser interpeller les uns par les autres, sans peur du jugement et surtout sans qu’un adulte vienne leur dire comment penser. Penser avec eux (oui, penser pour eux, ils n’en ont pas besoin). En revanche, ils accueillent favorablement une parole franche qui parle pour elle et met en perspective de leurs questions existentielles ou futiles (tout est bon à prendre) le texte de la Bible – toujours aussi excellent en miroir de l’humanité.

Ne pas chercher à parler de Dieu, mais les laisser parler de la vie, celle d’aujourd’hui, celle où écouter une chanson sur son walkman est déjà dépassé. Entendre leurs certitudes tranchées et accueillir la fragilité et la peur de se tromper qui se cachent parfois derrière. Vivre avec eux le temps d’une soirée où la vie d’aujourd’hui comme celle de la Bible se jouent en théâtre et se croisent étonnamment.

Ces rencontres d’interkt n’ont rien d’extraordinaire sinon de témoigner que la Bible, Dieu, la foi interpellent bien plus les jeunes que ce que nous pensons et au-delà de toute confession. « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu ! »

Noémie WOODWARD
pasteure à Sanary

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