Un éloignement préjudiciable
Dans un courrier à destination des chefs d’établissements hospitaliers, la Fédération protestante de France interroge la place des aumôniers pendant le premier confinement.
Les aumôniers : des personnels hospitaliers
La crise liée à la Covid 19 fut pour les établissements empreinte de nombreuses incertitudes, lourde pour les personnels hospitaliers, bouleversante dans l’organisation des services et particulièrement éprouvante pour les malades et les résidents isolés pour motifs sanitaires. Les aumôniers de toutes confessions ont été concernés par les mesures mises en place par les établissements, dans l’urgence. Comme pour d’autres intervenants, ces mesures ont le plus souvent conduit à leur marginalisation et donc à leur absence dans les hôpitaux, rendant quasi impossible l’exercice de leur service auprès des patients, de leurs proches ainsi que des personnels soignants. Sans revenir sur la grande disparité des situations et des décisions administratives, les aumôniers veulent interroger ce positionnement qui s’est avéré les questionner eux-mêmes, mais aussi des soignants surpris de ne pas les voir auprès d’eux dans l’épreuve traversée. En accord avec les circulaires relatives aux aumôniers, il semble important de rappeler deux points. Tout d’abord, les aumôniers sont soumis aux décisions des directions d’établissements, ce à quoi ils se sont d’ailleurs pleinement pliés durant toute la période de la crise sanitaire. Ensuite, ils ne sauraient être considérés comme des agents extérieurs, mais sont des personnels à part entière, donc exposés aux mêmes contraintes et risques que les professionnels de santé.
« Notre place était d’être à l’hôpital »
Dans la mesure où les conditions de protection d’intervention auprès des personnes ont pu être remplies et accessibles, l’absence des aumôniers a constitué un manque pour les patients, mais aussi pour les personnels avec lesquels ils travaillent toute l’année en bonne intelligence et dans une réelle proximité. Cependant, il a été possible avec le concours du ministère de l’Intérieur d’obtenir l’attribution d’une ligne d’écoute pour répondre aux demandes spirituelles et des patients et de leurs proches. Par l’utilisation des multiples moyens de communication à disposition, certains accompagnements ont pu se vivre de manière virtuelle, parfois des semaines durant, alors même qu’une présence réelle était attendue de la part des patients. Les aumôniers des hôpitaux militaires ont pu, quant à eux, assurer cette présence humaine auprès des patients hospitalisés, civils ou militaires.
L’aumônerie, une disposition de la Loi de 1905
En écho au cri des aumôniers des différents cultes : « notre place était d’être à l’hôpital », les aumôneries invitent à un partenariat renouvelé avec l’institution hospitalière dans la mesure où le droit des patients quant à la pratique de leur culte a été mis en jeu. Les aumôneries composées des auxiliaires et des aumôniers sont un service de l’hôpital, reconnu par une charte (2011) commune aux différents cultes. Depuis le déconfinement de mai, les aumôniers n’ont plus quitté leurs postes et ont ainsi pu répondre aux demandes des patients et de leurs proches, selon les dispositions de la Loi du 9 décembre 1905.