Partir ailleurs

Tout pareil…

01 juillet 2019

Nous assistons à une mondialisation des vacances. Venise, Amsterdam, Londres, Berlin… tout se ressemble ou presque. L’économie du tourisme est rentable. La manne financière attire, mais attention au revers de la médaille.

Êtes-vous sûr de rencontrer des Vénitiens à Venise ? Le nombre impressionnant de touristes se déversant dans la ville a transformé le paysage économique traditionnel de la cité des Doges. Pour accueillir ce flot international, les logements sont transformés en chambres d’hôtes, gîtes et autre Airbnb. La population locale n’a plus les moyens d’habiter en centre-ville. Si vous partez dans ces grandes capitales, vous serez accueillis par l’industrie du tourisme : mêmes hôtels standardisés et mêmes touristes. Une uniformisation internationale des lieux de vacances !

 

Destruction

Alors, oui, l’architecture, les musées et les paysages interpellent et invitent à la découverte, mais les hordes de visiteurs en mal de sensations détruisent. Certaines grandes villes ont décidé d’installer des portes aux entrées de leurs cités pour limiter la fréquentation. Une fois le quota atteint, les portes se ferment.

Des paysages naturels exceptionnels sont aussi des victimes innocentes. L’envie de découvrir des paysages vierges attire de plus en plus. Mais la contrepartie, c’est la destruction de ces paysages. Déchets jetés n’importe où et piétinement des végétaux rares obligent aujourd’hui les autorités civiles à fermer les lieux ou à limiter les visiteurs. Le flot incessant de touristes est un des plus grands facteurs de pollution.

Même de nuit, la Place Saint-Marc de Venise est envahie par la foule

(© GM)

 

Surfer sur la mode

Les agences de voyages l’ont bien compris. Marre du tourisme de masse ? Elles vous proposent de lutter contre le surtourisme et vous invitent à découvrir des lieux inexplorés. Inexplorés ? L’argument est vendeur, mais on continue de déplacer le problème et on continue à détruire inexorablement. Petit à petit, certains lieux vont à leur tour être vidés de leur substance culturelle et de leurs habitants.

Tout comme pour la question écologique, il est temps de réagir. Le modèle économique ne tient plus. Si nous voulons transmettre ce patrimoine, nous serons obligés de transformer nos modes de consommation… et nos vacances.

Nicolas Boutié
journal Le Cep 

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