Hommage

Souvenirs de Jacques Maury

01 juin 2020

«?Je ne serais pas ce que je suis si je n’avais pas rencontré Jacques Maury?». Françoise Costil témoigne de sa rencontre avec Jacques Maury, décédé le 12 avril dernier dans sa 100e année.

Au tout début des années 60, j’entrais à la fac d’Aix-en-Provence pour faire une licence de géographie avec pour objectif d’enseigner. Une amie m’a entraînée à la Fédération française des associations chrétiennes d’étudiants («?la Fédé?»).

Jacques Maury, un témoin infatigable (© Amicale des pasteurs retraités)

 

Le coup du Seigneur

J’ai commencé par un camp d’été à la Chalp et j’y ai découvert un monde qui m’était inconnu. Nous étions en pleine guerre d’Algérie. Et voilà qu’à la Fédé, en s’ancrant dans un travail biblique approfondi, je me sentais en accord avec mes choix. Nous étions «?managés?» par Jacques Maury, Georges Casalis, Étienne Mathiot et bien d’autres. Le niveau de réflexion était élevé et la stimulation mutuelle était à la base de nos discussions. Les débats étaient intenses. Et nous, les filles, nous voulions y avoir notre part. Jacques, qui savait accueillir les plus doués comme les plus anonymes, en était la cheville ouvrière.

Je pensais, l’année suivante, présenter le Capes et l’agrégation. Mais, un appel a tout changé. En octobre 1962, le train cisalpin a déraillé et il y a eu morts et blessés. Jacques rentrait à Paris avec Caroline Grange qui allait reprendre la Fédé lycéenne. Hélas, Caroline est décédée. Aussi, au printemps 1963, Jacques m’a fait «?le coup du Seigneur?» en me proposant le poste. Et cela a changé ma vie. J’ai dit «?oui?» au grand dam de mes profs et de mes parents.

 

Ce que cela m’a apporté

Avec Denis, mon époux, nous avons revécu ce qu’avaient été les réflexions des mouvements de jeunesse dès les années 63-65, lors des événements de mai 68. Par la suite, je me suis beaucoup investie dans l’Église aux niveaux national, régional et local, dans un engagement tourné vers le social et la rencontre, avec une attention au fait politique.

Je rencontrais Jacques régulièrement à l’occasion de visites ; nous nous rappelions ces camps, ces études bibliques, ces réflexions sur la société et sur la philosophie, mais aussi ces parties de bridge interminables dans la cave du chalet de la Chalp.

Merci Jacques?!

Françoise Costil
ancienne présidente du journal Réveil

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