Retraite spirituelle
« Le sens du shabbat, une écologie du temps » : c'était le thème de la retraite annuelle du consistoire Côte d'Azur-Corse.
Florence Taubmann a introduit cette retraite, avant le repas du vendredi soir, en allumant les cierges et en récitant en hébreu la prière des juifs à la synagogue au début du shabbat. Quelle meilleure entrée en matière pour cette retraite, un temps fraternel d’échanges et de prière après 2 années blanches, covid oblige !
D’après de nombreux retours enthousiastes des participants, ces 3 journées ont été des moments de bénédiction. Moments d’échanges et de discussions en petits groupes, moments de pauses et de recueillements, dans un cadre magnifique qui porte à la contemplation et à la louange, avec une hôtellerie de qualité.
Un temps mis à part où nous avons justement pris conscience de l’importance… du temps. Le rabbin Heschel écrivait, dans la première moitié du 20e siècle, à propos de l’interactivité entre l’espace et le temps : « Nous gaspillons le temps pour gagner l’espace ».
Le commandement du shabbat est inscrit dans les Dix Paroles, dans 2 passages importants de l’Ancien Testament. Le premier – au livre de l’Exode - marque le souvenir de Dieu qui s’est reposé le 7e jour. Il s’inscrit dans le cadre d’une théologie naturelle, développée en particulier par Thomas d’Aquin. Cette interruption dans le processus de création est aussi la marque de la volonté de Dieu, qui se met en retrait pour laisser la place à son partenaire, l’Humain.
Dans le récit du Deutéronome, les rédacteurs évoquent le shabbat comme le souvenir de l’intervention radicale de Dieu libérant son peuple de l’esclavage en Égypte. L’irruption de Dieu dans l’histoire des humains, promesse qu’une libération semblable peut survenir peut-être demain pour chacun. Ou comment le shabbat nous projette aussi dans un futur porteur d’espérance…
À propos du rapport au temps et de l’importance de sa gestion dans nos vies, un extrait de la règle des Diaconesses de Reuilly, qui pointe les nécessaires mises en retrait personnelles : « Dégage-toi, dans la mesure même où tu t’engages sans compter. »