Questionnement post-Covid
Le déconfinement est confirmé, la tension se relâche, l’horizon s’ouvre à nouveau. Même s’il reste, dans un petit coin de la tête, la crainte que cela revienne… Or on n’aime pas l’incertitude.
C’est peut-être la première question qu’a soulevée cette étrange période : notre malaise face à l’incertitude. La grande incertitude, celle qu’on appelle la mort, qui peut nous faucher à chaque instant. Mais aussi les enfants de l’incertitude : la maladie, les aléas de la vie, comme on dit, de la perte d’emploi aux méandres de la vie familiale, en passant par le vide ou les perplexités intérieurs.
Protection et liberté
On a beaucoup parlé de la peur de la mort. À cause d’elle, le gouvernement a tout (trop ?) fait pour préserver la santé de tous (et se protéger des accusations), devant l’affolement des services de réanimation. À cause d’elle, la population en demandait toujours plus en termes de protection, ne supportait pas la moindre défaillance des pouvoirs publics, réclamait l’infaillibilité. Dans le même temps, chacun supportait mal de devoir renoncer à une portion de sa toute-puissance personnelle… supposée !
On voudrait que la vie soit sûre et elle ne l’est pas. On voudrait que le collectif serve notre liberté, sans limite, et ce n’est pas le cas. On voudrait que Dieu soit un grand magicien fabriquant de bonheur (on a entendu : « Grâce à Dieu, tout va bien chez nous »…), mais sans toucher à notre jalouse indépendance. Bref, on demande à Dieu tout et son contraire. Or le Dieu des chrétiens n’est qu’un serviteur inutile qui finit crucifié. Et les évangiles font le pari que le sens de la vie est plutôt de ce côté-là.
Incertitude et confiance
Justement, de ce côté-là, l’incertitude fait moins peur. L’avenir peut être abordé avec confiance, l’inédit devient un questionnement stimulant et cet évangile, une boussole qui évite de perdre le sens des choses. Le Covid a pu nous faire découvrir la confiance malgré, et dans l’incertitude, devant la mort, dans une forme d’acceptation de notre vulnérabilité qui porte non à la démission mais à la responsabilité collective. La confiance. En termes théologiques, on dirait la foi… qui est un don à recevoir !