Pâques à la croix
« Jésus, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume » (Luc 23.42) : ces paroles sont prononcées sur la croix par une des deux personnes qui subissent le même supplice que Jésus. Nous ignorons qui sont ces deux autres crucifiés. Le texte parle de deux malfaiteurs.
« Souviens-toi de moi... » Ce malfaiteur repenti, que voit-il en Jésus ? Que voit-il dans cet homme crucifié et souffrant comme lui, abandonné de tous comme lui ? Eh bien, au travers de la dramatique et scandaleuse narration de la crucifixion, c’est peut-être tout ce que l’évangile veut mettre en lumière : un Dieu qui est avec nous, l’« Emmanuel » avec nous jusqu’au bout, toujours... face aux condamnations de la vie - quand elles sont les conséquences de mauvaises actions, comme pour nos deux malfaiteurs -, mais aussi face aux actes déterminés par la méchanceté humaine - comme dans le cas de Jésus. C’est justement dans cette scène de la crucifixion, dans cet abysse de perversion criminelle que s'allume la lumière de la grâce de Dieu et de l’Espérance.
Lumière que nous retrouvons dans les paroles du repenti, qui voit dans son compagnon Jésus le Christ innocent qui porte sur Lui nos fautes, toutes nos fautes… et donc également les siennes. La réponse de Jésus est confirmation que le malfaiteur a vu juste : « Amen, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (v. 43)
C’est encore le vendredi, le vendredi de la croix et de la mort, et pourtant pour le malfaiteur qui se confie en Christ, c’est déjà dimanche, c’est déjà Pâques. Chaque fois qu’une personne se convertit et se confie à Christ, elle est déjà dans le jour de Pâques.