Synode régional à Aix

Marqué par le lieu qui l'accueille

01 janvier 2018

Pour ce synode 2017, les synodaux ont bénéficié d'un double accueil : celui de l'équipe du mémorial et celui de l'équipe de la paroisse d'Aix, les deux aux petits soins pour eux. En voici quelques échos. Retrouvez le reportage complet sur le site régional.

 

Seul grand camp français d’internement et de déportation encore intact et accessible au public, le Camp des Milles est aujourd’hui un musée d’Histoire et des Sciences de l’Homme innovant et unique en France. Il permet de comprendre comment les discriminations, les racismes, l’antisémitisme et les extrémismes peuvent mener au pire. Il apporte des clés de compréhension pour agir au présent contre la haine et les intolérances. Un lieu citoyen, résolument tourné vers l’enseignement de la fraternité, le vivre ensemble et le respect de l’autre.

Le pasteur Henri Manen

Il y a 75 ans, le premier pasteur de la communauté d’Aix, Henri Manen, était à sa demande aumônier du Camp en ce terrible et tragique mois d’août 1942. Apprenant la déportation vers Auschwitz de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, il s’est efforcé avec d’autres d’en sauver le plus possible, notamment des enfants. Habité d’un incroyable courage, il intervient auprès de la police, du régime de Vichy, des responsables du Camp. Jour et nuit, il se bat inlassablement pour trouver des moyens pour empêcher leur déportation. Lui et son épouse Alice ont été nommés Justes parmi les nations.

Il a agi au nom de l’Évangile

Son engagement et son action se font au nom de la Bible et de l’histoire protestante (Résister !). Son ministère de pasteur ne pouvait se limiter à la vie de sa paroisse. C’est au nom de l’Évangile, au nom du Christ, qu’il a agi de cette façon. Matthieu 25.40 fonde toute son action : « Toutes les fois que l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que l’avez fait ». « C’est à moi que vous l’avez fait » est écrit en majuscules dans son journal*. Les étrangers, les pauvres, les persécutés sont l’image du Christ !

« En Christ, il n’y a plus ni juif, ni grec... » (Galates 3.26), le guidait aussi. Il écrit : « L’Église réformée de France et la communauté des Milles avaient pris une conscience de plus en plus nette qu’elles étaient, malgré les classifications des hommes, une seule paroisse de Jésus-Christ où il n’y a ni Juif, ni Aryen, ni Français, ni Allemand, ni Lithuanien, ni Hongrois, etc.*» Il décrit une expérience très forte de« communion fraternelle dans la douleur, jour de consolation divine et de lumière surnaturelle dans les ténèbres » lors du culte du 16 août 1942. Il montre d’un côté les hommes s’acharnant avec tous les procédés, les méthodes, les diableries de la violence pour séparer, opposer, torturer des hommes. Et de l’autre côté, la force tranquille de Jésus-Christ abattant nos murs de préjugés, d’incompréhension ou d’ignorance, faisant de nous tous, paisiblement, un seul peuple, son peuple.

Et nous aujourd'hui ?

Sibylle Klumpp
Présidente du conseil régional

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