Les confessions

Daniel Roché, patron du FMI, réunit le G8 dans un palace allemand en bord de mer, ignoré de tout journaliste ou commentateur, îlot de luxe entouré de verdure. Sont aussi invités une écrivaine de littérature pour la jeunesse, Claire Seth, et un moine chartreux, Roberto Salus. Ces deux derniers personnages sont aussi surpris d’avoir été conviés à cette rencontre que leurs éminents compagnons de les découvrir à cette occasion. Le soir de l’arrivée de ses invités, Daniel Rocher convoque Salus dans sa suite pour une conversation privée. Au matin, le haut fonctionnaire international est trouvé mort. Ce début de récit évoque tout à fait Dix petits nègres d’Agatha Christie. L’intrigue est bien policière, mais…

Le véritable but de cette réunion à huis clos était de décider comment appliquer un remède de cheval à l’économie mondiale en déconfiture. Le système libéral montre ses limites et, pour le soutenir, le seul moyen préconisé, bien connu des libéraux, est l’austérité à l’échelle mondiale. Pourquoi le secret ? Ces éminents personnages ne craignent pas la souffrance des populations, mais la chute des cours de la bourse si l’on savait. Il faut donc trouver un moyen de prévenir cette catastrophe. Le moine a rencontré Rocher juste avant sa mort, a-t-il reçu des informations sensibles ? À la limite, faut-il l’éliminer ? Chacun essaie d’interviewer Salus pour deviner ce qu’il a appris. Ces discussions glissent toutes sur le bon sens et le quasi-silence que le religieux s’impose, et retournent implicitement des questions plus fondamentales à l’interrogateur : qu’est-ce qui compte dans la vie d’un humain ?

Le titre Les confessions peut sembler inapproprié, le moine refusant ce terme puisque non habilité à en recevoir. Cependant, son écoute permet à ses interlocuteurs d’évoluer vers une introspection jusqu’à la découverte, par chacun, de ses propres ressources d’humanité communes à tout individu.