Aumônerie des prisons

Le respecto

01 janvier 2019

Non, ce n’est pas une nouvelle marque de chaussures mais le nom d’une mesure, mise en place depuis maintenant deux ans dans certaines prisons, et désignée aussi « module de respect ».

 

 

Vers une liberté de mouvement
©Pixabay

Le principe est simple : les détenus qui le souhaitent s’engagent à respecter leurs codétenus, le personnel pénitentiaire, le matériel, les locaux… et à suivre des activités de formation et de loisirs inhabituelles dans les autres lieux de détention. En échange, ils bénéficient d’une relative liberté de mouvement à l’intérieur de la prison, en conservant par exemple leur propre clef de cellule.

Le but de cette mesure est de limiter la violence endémique en milieu carcéral et d’accroître les chances de réussite de la réinsertion. Quelle que soit la motivation première conduisant à l’instauration de cette mesure, il faut l’applaudir et s’en réjouir. En effet, si la privation de liberté n’est plus réduite à une simple et exclusive punition, alors ce début de progrès (certes timide) est à souligner.

Si pendant ce temps passé derrière des barreaux celui qui est condamné apprend (ou réapprend) à regarder l’autre avec humanité et, ce faisant, se regarder lui-même avec plus de bienveillance, voire de respect pour sa propre personne, alors ces années d’incarcération auront-elles au moins un peu plus de sens, peut-être même d’utilité.

Car ce que nous, aumôniers, visiteurs, intervenants, tentons d’offrir aux personnes que nous rencontrons, ce sont aussi (surtout ?) des pistes de reconstruction, dans une vie où l’altérité et la juste appréciation de soi-même ont retrouvé toute leur place.

Alain Sorba,
aumônier région PACA-Corse

 

Commentaires