Le handicap au cœur de l'Église
Nos journaux régionaux ont déjà eu l'occasion de présenter le Réseau Familles, handicap et Église inclusive. Isabelle Bousquet, sa responsable, pasteur en poste à la Fondation John Bost, était l'invitée de la journée consistoriale au Mas Gavard, le 7 avril.
Comment évolue le Réseau Familles, handicap et Église inclusive ?
Ce réseau, c'est aujourd'hui 31 Églises locales ou personnes qui ont expressément demandé à être adhérents ou membres. Ce n'est pas un engagement comme pour « Église verte », ni un label, mais une mise en route vers une Église plus inclusive. Pour les personnes, c'est s'engager à sensibiliser à cette cause dans leur Église locale.
Ce réseau s'active de plusieurs façons. Parfois, une Église locale m'écrit avec une question précise (sécurité, bâtiments...). J'envoie un mail à tout le réseau, et cette Église bénéficie de toutes les informations de ceux qui ont déjà été confrontés à cette question. C'est un réseau d'entraide. Et puis, une fois par an ou presque, nous proposons un week-end où peuvent se réunir les membres du réseau et d'autres. Les familles viennent avec leur proche handicapé, des personnes viennent pour elles-mêmes, des pasteurs collectent des idées... Le précédent week-end portait sur la place de la musique dans la spiritualité des personnes en situation de handicap. Un grand moment, très inspirant pour tous, d'où sont sorties des idées à la fois simples et intéressantes, des réponses à différentes formes du handicap, visible ou invisible. Et souvent, on constate qu'il faut juste penser à changer de petites choses.
C'est un travail fait au-delà du cercle de la Fondation John Bost, pour les paroisses ?
Oui, et si l'EPUdF décidait d'y consacrer des moyens, elle aurait un chargé de mission sur la question. Il y a un vrai besoin... Pour le précédent week-end, à Dourdan, nous avons communiqué avec toutes les Églises locales situées à moins de deux heures de voiture. Le lieu est chaque fois différent, pour que les Églises et les personnes concernées puissent nous rejoindre facilement. Mais il n'est pas facile de trouver des lieux avec suffisamment de chambres PMR et une capacité à entendre des besoins spécifiques - sur les repas, par exemple.
Qu'est-ce qui est impulsé avec des journées comme celles du 7 avril ?
La mise en réseau est un premier résultat de ce genre de rencontres. Le second, c'est de continuer à faire exister la Fondation John Bost dans le monde protestant. Elle est présente au travers des différents ateliers qui sont proposés pour aider à changer de regard (activités, jeux de société...). Mais je suggère aussi aux jeunes en recherche d'emploi de venir travailler à la fondation – qui recrute sur plein de métiers différents, pas seulement des infirmiers.
Vous racontez de nombreuses anecdotes, avec quels retours ?
Hier, dix personnes environ sont venues me raconter leurs histoires personnelles. Des gens qui hésitent à aller au culte avec un proche en situation de handicap... Tout de même, une communauté chrétienne, c'est forcément une communauté pour tous ! Ces personnes doivent comprendre qu'elles y ont toute leur place, et les autres, que c'est leur responsabilité de les y accueillir, par des mesures matérielles, mais aussi par la relation humaine. Ces anecdotes peuvent provoquer un changement de regard sur le handicap et susciter une attention nouvelle à ce qui permettra d'inclure les personnes en situation de handicap.