Le Défap se lance dans le volontariat de réciprocité
Des volontaires venus d’Égypte, du Togo, du Bénin, pour des missions à Rouen, Marseille et Strasbourg : 2023 aura valeur d’année pilote pour le Défap, qui, outre les missions qu’il propose régulièrement à l’étranger pour des volontaires français, compte développer le volontariat de réciprocité.
Depuis plus de 50 ans, le Défap nourrit les relations entre Églises protestantes de France et d’Afrique, du Pacifique, de l’océan Indien, à travers des projets, des échanges entre instituts de théologie, par l’envoi ou l’accueil de personnes... Mais jusqu’alors, l’accueil concernait surtout des étudiants et théologiens venant se former ou faire des recherches en France. Les missions du Défap concernaient pour leur part plutôt des ressortissants français partant à l’étranger. Or le volontariat de réciprocité offre un cadre juridique, encore trop peu utilisé, qui permet d’accueillir en France des volontaires de pays partenaires. De manière à permettre des échanges plus équilibrés.
Au service des plus démunis
Une des premières missions de service civique proposées par le Défap dans ce cadre débutera au premier trimestre 2023 au sein de l’entraide de l’Église protestante unie de Rouen. Il s’agira notamment d’accueillir et orienter les bénéficiaires, d’animer les temps de partage autour de boissons chaudes et fraîches, de participer à l’animation d’ateliers informatiques ainsi qu’à des activités socio-culturelles d’accompagnement de personnes âgées ou migrantes.
Tisser du lien
À Marseille, une autre de ces missions de service civique s’effectuera au sein de l’Association diaconale protestante Marhaban (ADPM). Engagée dans le centre-ville de Marseille depuis plus de 30 ans, elle a pour but de développer les liens sociaux, dans le contexte de l’immigration, par l’accueil inconditionnel, la solidarité et le partage. Les activités auxquelles sera associé le volontaire sont intégrées à des objectifs locaux de développement en lien avec la métropole, la mairie de Marseille et le département : aide alimentaire, alphabétisation, orientation sociale, avec pour finalité le développement des compétences linguistiques et sociales et l’amélioration du vivre ensemble.
Dans le cadre de cette mission, le volontaire sera amené à accueillir et orienter les bénéficiaires de l’association en fonction de leurs besoins ; à participer à l’animation de groupes de parole, à des ateliers de cohésion sociale (couture, sport…), à des cours de français ou d’anglais et à l’aide aux devoirs, ainsi qu’à l’organisation de fêtes et repas conviviaux pour créer du lien dans le quartier.
Accompagner le grand âge
À Strasbourg, ce sont deux jeunes filles venues du Caire qui seront accueillies par les Diaconesses. Avec, là encore, des missions très diversifiées, allant de l’accompagnement de personnes âgées dans leur vie quotidienne et lors de sorties, à des ateliers de lecture : « Notre maison est naturellement multiculturelle et internationale, explique sœur Claudine, prieure de la communauté. Nous y avons des sœurs, des jeunes, des personnes âgées, des Français, des étrangers, des bénévoles, des salariés… L’idée d’accueillir des “services civiques” venus d’autres pays nous a bien plu. Ça rentre bien dans notre manière de vivre. »