Don, contre-don, pardon

La grâce qui libère

07 avril 2022

Pardonner, c’est remettre une dette. Une dette symbolique, bien entendu, liée à une offense ou à une blessure morale, mais qui peut avoir aussi des conséquences matérielles ou physiques. Selon un ordre croissant de gravité, celui qui est offensé a peut-être reçu une insulte, mais a peut-être aussi subi un coup malencontreux dans une bousculade, ou a perdu des biens dans un accident, voire est endeuillé par la disparition de ses proches.

 

Pardonner, c’est remettre une dette, non pas financière, mais symbolique, à celui qui nous a offensés, qui a causé une perte plus ou moins grave chez nous, volontairement ou involontairement. Ce sens fondamental du pardon apparaît clairement lorsqu’on lit en parallèle les deux versions du Notre Père en grec. L’évangile de Luc dit : « Pardonne-nous nos péchés » (Luc 11.4) lorsque celui de Matthieu dit littéralement : « Remets-nous nos dettes » (Matthieu 6.12). Le pardon est donc une remise de...
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Frédéric Rognon
professeur de philosophie à la Faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg

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