L'été au Musée du protestantisme dauphinois
Au coeur du village médiéval du Poët-Laval, dominé par son donjon du 12e siècle, siège d’une commanderie des Chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, le Musée est installé dans une ancienne demeure du 14e siècle, devenue temple protestant en 1622.
Ce temple est l’un des trois seuls à n’avoir pas été démoli à la révocation de l’édit de Nantes.
Au programme cet été au musée :
Exposition :
- « Exode en Algérie des derniers Vaudois des Alpes françaises, 1881-1921 »
Conférences :
- 15 juillet, 18 h : « Un pasteur hors du commun : Marc Boegner (1881-1970) », par François Boulet, professeur agrégé, docteur en histoire. Entrée libre, chapeau à la sortie
- 24 août, 18 h : « Huguenots de guerre – Approche comparative des trois chefs militaires dauphinois du 16e siècle : le baron des Adrets, Charles du Puy de Montbrun
et Lesdiguières », par Christophe Vyt, professeur agrégé d’histoire et géographie. Entrée libre, chapeau à la sortie.
Dans la longue histoire de la région
Le musée se situe dans le vieux village du Poët-Laval – littéralement, le Mont dans la vallée – et est le témoin de l’histoire longue et mouvementée de la région. Bernard Croissant, président du musée, esquisse les grands traits de cette histoire autour du temple de ce vieux village. « Le Poët-Laval est un village perché de la Drôme provençale où s’est installée au xiie siècle une commanderie de l’ordre hospitalier de chevaliers de Saint Jean de Jérusalem. Le commandeur n’est pas très présent et c’est un châtelain qui gère le domaine. Lorsque la Réforme apparaît, le châtelain et la quasi-totalité de la population épousent les nouvelles idées religieuses et se constituent en Église dotée d’un Conseil d’Anciens qui, le 17 juillet 1561, demande à Calvin d’envoyer “quelque personnage convenable et commode”. Les protestants célèbrent alors le culte dans la chapelle du château. Avec l’Édit de Nantes (avril 1598), les protestants doivent restituer les biens ecclésiastiques. Au Poët-Laval, ils quittent la chapelle en 1622 et viennent célébrer le culte dans la maison commune, l’hôtel de ville. Pendant la semaine, la maison fonctionne en tant que tel et le dimanche se déroule le prêche. »
C’est cette qualification de maison commune qui vaut au temple d’échapper à la destruction lors de la Révocation de l’Édit de Nantes, en faisant l’un des rares temples de France à y avoir échappé. Durant cette période de Désert, le temple n’est évidemment plus utilisé comme tel. Ce n’est que la faveur d’un décret impérial en 1807 qui vaudra aux protestants d’en retrouver les murs pour la célébration du culte. Mais, au cours de ces deux siècles, la population a peu à peu quitté le vieux village pour s’installer dans la vallée, dans le quartier dit de Gougne, qui vit même l’installation d’une voie de chemin de fer à la fin du xixe siècle. En 1844, la communauté protestante y fait ériger un nouveau temple, à côté de la mairie. En 2013, l’association en a fait l’acquisition, les rares cultes dans le village ayant lieu dans le temple du musée mis à disposition quelques jours par an.
Des donateurs pour un projet ambitieux
Depuis l’acquisition du temple de Gougne, l’association du musée a fait réaliser un audit, sur ce patrimoine immobilier et sur la scénographie des lieux. Un projet s’est dessiné dont la mise en œuvre démarrera dans les prochains mois, grâce au soutien de donateurs et de mécènes. L’opération Le Psaume de la tuile sera lancée cet été pour mobiliser le plus grand nombre de donateurs individuels possible. Le nom de cette opération fait référence à une tuile présentée au musée sur laquelle sont gravées quelques lignes du psaume 103 – un moyen pour son propriétaire du xviiie siècle de témoigner de façon discrète de sa foi et de son espérance.
Une mise en valeur du parcours historique
Il s’agit d’améliorer l’accueil, des groupes en particulier, avec une scénographie contemporaine recentrée sur l’histoire de la région et son patrimoine et rappelant un des fondements de l’histoire protestante : son rapport a? la Bible. Pour le temple de Gougne, alors que quatre logements sociaux de 70 m2 chacun seront créés dans les étages, un Espace huguenot sera créé au rez-de-chaussée, avec une salle permettant l’accueil de groupes, de conférences, de cultes, ainsi que le transfert de la bibliothèque comportant 8000 livres et documents. Le musée actuel verra une extension intérieure pour permettre une meilleure exposition du parcours historique de la Réforme a? aujourd’hui et l’amélioration du confort de l’appartement pour les accueillants.
En savoir plus
Pour y aller :
Musée du protestantisme dauphinois
25, rue de l’Ancien Temple
Vieux Village
26160 Le Poët-Laval
Contacts :
Tél. 04 75 46 46 33
Courriel : mdpd@wanadoo.fr