Festival de Cannes

Festival de Cannes. Un autre regard

29 juin 2018

En complément de l'article de Nicole Vercueil en page 22, voici le regard de Denyse Muller. Vous trouverez l'ensemble de son article et notamment ses recommandations, ainsi qu'un reportage complet sur le site régional : epu-pacca.fr

 

Le jury œcuménique dans son stand
©MK

Mobilisation, après l'affaire Weinstein

- Contre le harcèlement sexuel. Chaque festivalier a reçu un papillon donnant un numéro d'urgence bilingue à appeler pour toute victime ou témoin de violences ou harcèlement sexiste ou sexuel. Et il y a eu de nombreux appels…

- Pour une meilleure visibilité des femmes réalisatrices. Le samedi 12 mai, 82 femmes (actrices, cinéastes, productrices, techniciennes) ont foulé le tapis rouge. Mais s'arrêtant au milieu des marches, elles ont fait silence puis rappelé qu'en 70 ans à Cannes, 1688 réalisateurs hommes ont été sélectionnés en compétition pour seulement 82 femmes (5 %), 70 palmes d'or pour les hommes, une pour les femmes (La leçon de pianode Jane Campion). L'écart est tellement énorme qu'il pose aujourd'hui un certain nombre de questions et appelle à plus d'ouverture et d'égalité.

- Une charte va être signée pour qu'il y ait parité dans tous les comités de sélection.

Toutefois j'aimerais noter que toutes sélections confondues, une vingtaine de films sur environ 90 longs métrages, traitent de questions sexuelles : homosexualité, bisexualité,, transsexualité,, prostitution, pornographie, viol, l'amour à trois, sextape, fellation et plus encore… Air du temps ? Provocation (car certains films sont interdits dans leur propre pays) ? Libération ? Un thème important mais envahissant cette année. Pourquoi ? À suivre.

Le choix du Jury œcuménique

Prix du Jury :Capharnaümde Nadine Labaki - Liban (lire aussi en page 22, ndlr). Avec la motivation suivante : « Tout au long de la compétition, ce sont les femmes et les enfants, les migrants et les parias, qui ont démontré par leur persévérance et leur ingéniosité, leur amour et leur courage, toute la force de l'esprit humain. À travers l'histoire de Zain, 12 ans, la réalisatrice expose sans concession l'enfance maltraitée et propose un voyage initiatique empreint d'altruisme ».

Mention spéciale :BlacKkKlansmande Spike Lee - USA. Un cri d'alarme contre un racisme persistant, pas seulement aux États-Unis, mais à travers le monde. Mêlant humour et effroi, le film condamne l'appropriation perverse de la religion pour justifier la haine.

Denyse MULLER
pasteure, présidente d'Interfilm France, vice-présidente d'Interfilm International

 

 

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