Témoignage

Être pasteur, sans voiture

01 septembre 2019

Je suis pour l’instant l’un des seuls pasteurs – hors grosses agglomérations – à n’avoir garé devant chez moi ni voiture personnelle ni voiture de service…

Notre dernière voiture personnelle a été vendue il y a treize ans et, avec l’accord du conseil presbytéral de ma paroisse actuelle, j’ai rendu la voiture de service à la région il y a un an.

La place démesurée de l’auto

Il me semble, vu les enjeux sociaux et environnementaux, qu’il est urgent de sortir du modèle du tout automobile. Celle-ci est devenue quasiment indispensable pour le travail, pour les courses alimentaires, pour les loisirs, pour les activités des enfants ou celles liées à l’Église. La voiture prend une place immense dans nos vies et si l’on prend le temps de regarder raisonnablement ce que l’on est prêt à sacrifier pour pouvoir maintenir ce mode de vie, le caractère sacré de l’objet éclate au grand jour : pour elle nous sacrifions la beauté de nos villes, le calme de nos campagnes, la paix au Moyen-Orient, notre propre santé et l’avenir de nos enfants…

Remplacer l’auto par la solidarité

Mais, comme tout est fait aujourd’hui pour la voiture personnelle, s’en passer demande une grande imagination. Me voilà donc, pour chaque déplacement, à chercher la solution la plus adaptée : vélo, train, bus, marche à pied, auto-stop, covoiturage, autopartage, location de voiture… Place à la créativité et à la solidarité ! Je transpire parfois, à cause des efforts du vélo ou de la surchauffe de mes neurones pour trouver la meilleure solution, mais le résultat est toujours réjouissant. Pour moi la soumission à la fatalité n’est pas compatible avec l’Évangile.

Robin Sautter
pasteur à Romans-sur-Isère

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