Du jeu au je

01 mars 2017

Les catéchètes de Nord-Normandie ont invité Édith Tartar-Goddet, psychologue clinicienne et psycho- sociologue, à leur parler de l’utilité du jeu dans la vie de l’enfant et de l’adolescent. Elle a attiré leur attention sur plusieurs mutations culturelles.

« Nous vivons désormais dans l’ère de l’immédiateté, sous le principe du plaisir : je veux tout, tout de suite, parce que j’en ai envie. » Conséquences : l'autre est celui qui pourrait frustrer mon désir, et la culture du présent peut aller jusqu'au « mais pourquoi travailler si je n’en ai pas envie ? ». 50% des adolescents sont convaincus qu’il faut se faire plaisir tout le temps.

Désormais, l’enfant est une personne. Les sciences humaines montrent qu’il est, dès tout petit, un être de communication. Il a des droits. Mais il est aussi entré dans les champs économique et médiatique, ce qui n’est pas sans inquiéter. L’adolescence n'est plus un temps de passage mais un statut. Les adolescents représentent aujourd’hui une classe sociale. Cela donne des enfants très tôt autonomisés, des vis-à-vis avec lesquels il faut savoir composer, se décentrer de sa propre expérience pour les accompagner pas à pas, vers la vraie liberté. Et pour cela ne pas hésiter à jouer. Car essentiel et gratuit, le jeu participe au développement des capacités intellectuelles, sensitives et corporelles.

À savoir : les Français privilégient les jeux de compétition, alors que les Allemands ou les Canadiens élisent les jeux de coopération propres à donner de la valeur à l’autre, valoriser ses compétences, susciter des collaborations et de l’entraide, promouvoir la paix.

Éric TROCMÉ
journal Paroles protestantes en Basse Normandie

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