Dieu aime la sincérité
Prenons garde à nos paroles d’encouragement qui parfois ne rassurent que nous, tant elles sont éloignées de la réalité du souffrant.
Pourquoi faire espérer une soudaine accalmie ?
L’esquif est en péril, les eaux sont déchaînées
En vagues successives, en flux simultanés
Roulis sans aucun sens, absurdité totale
Elles s’abattent sur moi sans pitié ni répit
Et la détresse qui sourd à fond de cale…
Mais qui veut m’attraper par cet appât qui brille ?
Prenons garde à nos paroles d’encouragement qui parfois ne rassurent que nous, tant elles sont éloignées de la réalité du souffrant.
Le temps meilleur qui tarde à poindre, une guérison qui ne viendra pas forcément sont des réalités à ne pas contourner.
Que dire alors ? Job me montre la voie. Il ne saisit pas ce qui se passe. La vie avec la mort au bout ne sont pas compréhensibles, elles ne sont pas création d’homme, cela nous dépasse. Nos pourquoine trouveront pas toujours de réponse, Dieu n’en fait pas mystère.
Mais Job parle avec Dieu, il vocifère même sans qu’Il n’en prenne ombrage. Dieu aime la sincérité. Et c’est de cet échange que naît la révélation :
Je sais que Dieu est vivant et qu’Il est mon Sauveur. Alors certes, cela ne résout pas le problème et nul ne sait de quoi demain sera fait, mais Il est là, et Il me tient fermement dans mon adversité.
Pas une promesse sans fondement, une réalité.
On ne peut m'annoncer un dieu de pacotille
Qui jongle avec succès, santé, prospérité.
C’est de sécurité dans la difficulté
Présence illuminée dans mon obscurité
Dont ma nef a besoin dans son triste voyage
C’est avec ce Dieu-là que j’accoste au rivage.
Anne-Laure Cronfalt
Aumônier au CHU de Nice