Des témoins en bénédiction

S.B. : Je crois que notre société aujourd'hui, dans le cadre de la laïcité et de la liberté de conscience qu'elle garantit, permet et même implique que l'on témoigne, tous (quelle que soit notre croyance), respectueusement et clairement, de la foi qui nous anime et nous porte. C'est toujours une foi, une conviction profonde qui nous met en marche, qui nous met en mouvement, qui nous amène à rencontrer d'autres... Mais comme la lampe ne se pose pas sous un lit (sous peine de tout enflammer !), chercher à enterrer ou à « taire » notre foi fait ressurgir celle-ci dans les plus violents et hideux visages. C'est le terreau des extrémismes que l'on voit trop aujourd'hui. Je crois en une société où les fois se rencontrent, dialoguent, se respectent et s'impliquent dans le « vivre ensemble ».

G.D. : Pour moi, « parler de foi » me fait penser à celle, personnelle, d'Abraham (surnommé le père de tous les croyants !), qui part avec son balluchon « sans savoir où il allait ». Parce que c’est toujours vers un inconnu que l'on avance. Mais il a un « axe » qui lui est donné : il est appelé à « être en bénédiction pour les autres ». À aucun moment il n'est appelé à racoler les autres pour les faire venir chez lui, sous sa tente, dans son église, sa synagogue ou sa mosquée ! Non, juste par sa confiance en dialogue avec Dieu (un Dieu qu’il découvre d’ailleurs lui-même au fur et à mesure de sa marche) et le dépouillement de la marche avec Celui qui l'accompagne où qu'il aille... juste avec cette espérance collée « aux baskets », il peut être une bénédiction pour les autres, sans retour sur investissement. Juste gratuitement.

Pasteurs Stephen Backman et Gill Daudé

On peut retrouver l’intégralité du texte sur le site protestants-aix.fr
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