Saisonnière

Charlotte Wendel

07 janvier 2021

Tous les parcours engagés ne sont pas aisés, ils exigent parfois de payer le prix fort.

École biblique, catéchisme, j’ai fait le choix de demander le baptême et d’entrer dans l’Église. Les groupes de jeunes et le scoutisme ont achevé de m’ancrer des convictions dans le cœur. Pour répondre aux attentes familiales, j’ai commencé une licence d’histoire, mais rapidement j’ai bifurqué. J’ai découvert le cirque. J’ai acquis une licence pro dans les métiers du cirque. Ce choix professionnel m’a permis de vivre en accord avec mon mode de vie : rencontres, partages et écologie.

(© DR)

Un jour aux « Éclais », on m’a demandé ce que le scoutisme m’avait apporté. J’ai ironiquement répondu : le chômage ! Je venais de démissionner de McDo car mes convictions et mes valeurs n’étaient pas en adéquation avec le capitalisme ; ni l’écologie avec le gaspillage alimentaire auquel je participais en travaillant. Le milieu du cirque m’a permis un réel épanouissement personnel et a provoqué de très belles rencontres. Mais il faut pouvoir vivre et manger. Plusieurs expériences malheureuses, des salaires non payés, qui m’ont mise dans des « galères » difficiles à gérer, m’ont obligée à chercher un boulot plus rentable.

Je suis partie faire la saison aux Deux-Alpes. Ce mode de vie saisonnier me correspond bien, me permettant à la fois de payer mes dépenses et en même temps de pouvoir m’engager dans d’autres projets entre deux saisons.

Aujourd’hui, avec mon compagnon, un nouveau projet nous tient à cœur. Nous cherchons une petite maison dans les Pyrénées avec du terrain pour vivre plus en autonomie. On ne rejette pas le monde, mais dans son fonctionnement actuel, nous préférons prendre nos distances. Et le cirque est toujours là. Mon rêve : monter une école de cirque ambulante et aller de village en village pour faire découvrir ma passion aux enfants.

Quoi que je fasse, où que je sois, ma Bible est toujours là, avec moi. Pas en exposition. J’ai besoin de l’ouvrir et de la lire.

témoignage proposé par Nicolas Boutié
journal Le Cep

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