Musique / Chanson française

Auguste

01 janvier 2020

Leïla Huissoud. www.label440.com ;
www.leilahuissoud.com, 2018.

Quand les arrangements viennent sublimer les textes, bienvenue dans la pure chanson française, celle qu’on aime : avec des textes portés ici par un violon, là par une trompette, un piano… À 24 ans, Leïla Huissoud préfère les mercis aux bravos. Si elle a choisi d’être « chianteuse » ou « grogneuse pour gagner sa vie », elle ne veut pas être comme « ceux qui n’ont rien à dire mais qui le font bien ». Alors elle chante, dans une belle écriture, ces frangines qui se ressemblent dehors, mais pas dedans ; les corps aimants qui vieillissent sur un swing manouche ; ou le souvenir des mots d’un ex qui viennent s’échouer sur sa peau.

C’est sûr, son premier objectif n’est pas de passer à la radio. C’est beau, délicat, surtout quand la voix en colère devient rocailleuse ou quand, irrévérencieuse, elle se mesure à Brassens, sans succès, tant « ce con est immortel ». On a envie de la voir sur les planches, mais elle vous prévient : « les rappels quand y’en n’a pas, c’est que je n’ai plus rien à dire ». L’humilité et la sincérité, voilà le fil conducteur de l’album : c’est rare dans la chanson.

Joël Dahan

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